Partir en pèlerinage ...

Partir en pèlerinage c'est accepter de lâcher ce que l'on a pour accueillir ce qui nous est donné
LOURDES 2012
"Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui ;je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi."
Apocalypse 3,20




C'est maintenant une tradition au collège, les élèves de quatrième sont invités à vivre un voyage peu ordinaire : le pèlerinage à Lourdes.
Et la météo nous a promis un temps pluvieux et maussade. Ce qui n'était pas maussade, c'est l'ambiance dans le bus. Dès le départ, qui fût pourtant matinal, la bonne humeur était de mise. Tous les jeunes étaient au rendez-vous ! La jovialité ambiante a atteint son apogée, ce matin-là,  avec la série de chants à apprendre pour préparer la messe de l'après-midi.
Cette messe a marqué l'entrée en pèlerinage. Nous avons compris tout de suite que pour nous, ce déplacement n'était pas du tourisme mais un moyen de déplacer notre vie de foi, l'occasion de nous poser des questions, de rencontrer Dieu. C'est pour cela qu'après une très belle explication de l'ascension par le Père Raphaël, où nous avons compris que le Christ qui monte au Ciel, c'est l'homme qui devient présent dans le coeur de Dieu, nous avons écrit une lettre ouverte à Dieu. Ouverte, surtout parce que c'est notre coeur que nous avons déverrouillé. Et tout ce qui a été couché sur ce coeur de papier, a été posé devant l'autel, comme nos vies offertes au Père dans l'eucharistie.




Pas de chance, la météo avait raison : l'orage s'abat sur nous avant même que nous tentions de descendre aux sanctuaires pour la procession aux flambeaux tant attendue, surtout par les anciens qui en avaient été privés l'année précédente. Pour se consoler, la veillée jeux a permis à chacun de dévoiler des talents de mimes et de créativité rares. Avant la veillée, les volontaires, c'est-à-dire tout le groupe, ont rejoint les soeurs à la chapelle pour suivre l'office des complies. Entre les jeunes et les moniales, les seuls mots échangés sont les prières. Tout est passé par les regards et les sourires. Souvenir inoubliable.



Le lendemain, lever tôt pour une journée intense. Pour se mettre en condition, temps de prière à l'extérieur puis petit déjeuner et départ aux sanctuaires. Nous avons visité et prié à l'église paroissiale qui conserve le baptistère où a été baptisée Bernadette, le cachot où vivait sa famille au moment des apparitions, l'hôpital, anciennement tenu par les Soeurs de Nevers, où Bernadette a été accueillie après les apparitions, la grotte. Chaque lieu était une occasion de découverte sur la vie de Bernadette mais surtout sur notre propre vie intérieure. En effet, le baptistère nous a interpellé sur notre baptême, sur notre vie d'enfant de Dieu. Le cachot nous rappelle que Dieu aime avant tout les pauvres et qu'Il vient habiter nos pauvretés, surtout celles du coeur.
L'hôpital, où Bernadette a fait sa première communion, nous redit à quel point Dieu est prêt à se faire tout petit pour pouvoir habiter nos coeurs et nos vies. La grotte où Marie nous invite à aller à la source, son fils, source de tout amour et de tout bonheur.


"On a découvert des choses qu'on ne savait pas. J'ai beaucoup aimé les piscines, les flambeaux et la discussion avec Soeur Sarah" JM
Le temps nous manque, au regret de beaucoup, nous ne pourrons pas faire le chemin de croix.
Le pique-nique permet à chacun de recharger les batteries avant d'aller dans les boutiques vider les porte-monnaie.
Nous nous retrouvons pour un temps de partage pendant lequel, ceux qui le souhaitent peuvent rencontrer personnellement le Père Raphaël pour vivre le sacrement de réconciliation ou pour un simple moment de partage. Point fort, au dire de certains, de leur pèlerinage.
"La compagnie du Père Raphaël m'a réconforté dans ma relation avec Dieu" PH
"J'ai beaucoup aimé ce voyage car il m'a apporté énormément de choses au niveau spirituel" XX
"J'étais content de m'être confessé au Père Raphaël" BM
Avant d'aller aux piscines ou à l'adoration du Saint Sacrement, Mme Laugier témoigne de son engagement à l'Hospitalité Sainte Marthe, auprès des pèlerins malades. Ils ont à Lourdes une place privilégiée qui rappelle ce que le Christ nous a dit : "Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites". (Matthieu 25,34-40).
Le groupe se partage. Chacun doit choisir entre se jeter à l'eau et vivre le silence. Une majorité choisira l'expérience peu ordinaire des piscines. Etre plongé dans l'eau froide jaillie du fond de la grotte, évoque la plongée dans l'eau du baptême, l'eau qui détruit une vie ancienne et qui fait naître une vie nouvelle. Souvenir unique que chacun est prêt à renouveler. Un petit groupe viendra à l'adoration du Saint Sacrement. Pas plus connaissent cette façon un peu déroutante de prier, ce face-à-face avec Dieu présent dans l'hostie. Au départ, le silence effraie. Rester immobile et silencieux pendant un certain temps n'est pas l'activité favorite quand on a 13 ou 14 ans. Et finalement, on se laisse prendre par le climat de prière, la proximité à Dieu présent matériellement, le coeur à coeur que permet cette exposition du Saint Sacrement et de notre propre coeur. 15 minutes déjà, mais que c'est passé vite ! Nous ne pensions pas que ce serait comme ça  prier en silence face à Dieu !!!
"Aller voir le corps du Christ m'a vraiment fait quelque chose pendant ces 15 minutes qui m'ont semblé si courtes"AG
Retour au monastère pour la grande fête du goûter et de la douche. Nous commençons malheureusement à préparer les valises ; ça sent déjà le départ et pourtant nous avons encore tant à vivre. 


Après le repas, le moment tant attendu arrive enfin : nous partons aux sanctuaires pour la procession aux flambeaux. Maxime, notre chauffeur, a la gentillesse de nous conduire en bus nous épargnant ainsi deux fois trois quart d'heure de marche. Le geste pourrait paraître insignifiant, notre reconnaissance est immense, d'autant que le temps menace encore un peu. Emotionnellement, spirituellement, la procession est une expérience exceptionnelle. L'ambiance créée par les flambeaux, la foule très importante à cette période de l'année, la place faite aux frères et soeurs malades, le chapelet récité et médité en plusieurs langues, ces groupes de toute nationalité, parfois en costume traditionnel, tout nous porte dans la prière et la rencontre avec Dieu. Rencontre parfois discrète, noyée par la curiosité de cette façon peu habituelle de prier, par l'envie de tout regarder, mais rencontre tout-de-même.


"C'était impressionnant le nombre de malades qu'il y avait"XX
Nous rentrons nous coucher. Fatigués mais heureux.
"Ce que j'ai adoré par dessus tout, c'est les bains et la procession de nuit" CB
"Nous avons fait beaucoup de choses et cela m'a permis de re-croire un peu plus en Dieu" MB
Le lendemain, nous prions à nouveau dans l'herbe trempée de rosée. Le psaume nous dit :"Sur des prés d'herbe fraîche, Il nous fait reposer" (Psaume 23) Finalement, c'est aussi vrai dans ma vie,  ce qui est écrit dans la bible !!!
Après le petit déjeuner, nous rencontrons une soeur du monastère, Soeur Sarah. Elle nous raconte avec simplicité ce qui l'a conduite de sa Pologne natale à la vie dominicaines. Les questions fusent. Comment cette jeune soeur peut-elle être aussi heureuse dans une vie qui semble aussi différente de la nôtre ? Le dialogue s'établit sans attendre et nous en profitons pour demander au Père Raphaël de nous dire ce qui le rend heureux dans sa vie de prêtre. Nous nous interrogeons sur notre vocation, vie religieuse ou mariage ?
Nous prenons un temps de partage. En petit groupe il est plus facile de discuter et de laisser émerger les moments forts de notre pèlerinage.


Un dernier repas ; une remise de prix du plus ancien pèlerin est remise à Pierre pour sa quatrième participation au pèlerinage du collège.


Après un au revoir à Soeur Anne-Myriam et Germaine qui nous ont chaleureusement accueillis, un bravo au cuisinier, une photo du groupe, nous partons au Foyer Familial chercher les adultes venus avec nous en pèlerinage. Nous montons dans le bus pour quitter Lourdes ... la pluie se met à tomber abondamment. Elle est peut-être le signe de la tristesse de voir ce pèlerinage se terminer. Elle est surtout un clin d'oeil qui nous vient du Ciel que nous avons rejoint pendant quelques jours !


Nous tenons à remercier tout ceux qui nous ont permis, à leur façon, de vivre ce pèlerinage :  le Père Raphaël Bouvier qui, malgré un emploi-du-temps bien chargé s'est rendu disponible et a donné à ce pèlerinage une dimension particulière, les associations qui ont généreusement subventionné ce voyage (la Famille Rognonaise et l'APEL Départemental d'Aix), les personnes qui nous ont accueillis sur place (le monastère des Dominicaines, le Foyer Familial des Dominicaines apostoliques), Maxime notre chauffeur attitré qui nous conduit vers Marie depuis trois ans, les accompagnatrices (Gilberte, Carole, Camille et Florence), Edith qui se fait l'intermédiaire précieux sans lequel les adultes ne pourraient pas se joindre à nous et surtout ... les jeunes qui, par leur écoute et la sincérité de leur démarche ont donné à ce séjour de porter avec authenticité le titre de pèlerinage.


"J'ai vraiment apprécié l'accueil des soeurs" LR
"J'ai beaucoup aimé ce rapprochement les uns des autres mais aussi avec la foi" AG
"Cela fait trois ans que je vais à Lourdes, au monastère des Dominicaines  et, chaque année,  je ressent des choses, des sentiments que je ne retrouve jamais ailleurs. C'est tellement intense que je ne saurai s pas l'expliquer ... il faut vraiment y aller pour vivre de telles choses" SC
"Séjour trop court"MS
"Le prêtre était gentil et a répondu à nos questions" CM
"Ce qui m'a plu, c'est la gentillesse des soeurs" BM
"J'ai adoré Lourdes"BM